30 ans de carrière et toujours sous la lumière
Il y a 30 ans, la chanteuse québécoise Térez Montcalm sortait Risque, son premier album. Voodoo, son quatrième opus, se vend à plus de 60 000 exemplaires. Elle séduit la France, sa carrière internationale décolle et elle enchaîne les succès. Step Out son dixième album, marque sa longue carrière, qu’elle partage entre l’Amérique et l’Europe. Rencontre.
Couleur Café : Quelle musique a bercée ton enfance ?
Térez Montcalm : J’ai écouté tous les genres musicaux : du rock, du blues, du jazz, du funk, la grande chanson française. À la maison, il y avait tous les styles musicaux.
Ton album s’intitule Step Out, il est à ton image, on passe d’un style à l’autre tout en se laissant guider par ta voix.
Je suis aussi auteur compositrice, j’écris mes propres chansons et j’ai une certaine personnalité dans les styles de musiques que je compose. C’est ce que j’amène quand j’interprète une chanson. Lorsque j’ai commencé à enregistrer l’album avec Régis Ceccarelli, nous avons recherché un son homogène.
Où a été enregistré l’album ?
A Paris. Nous avons commencé avant la pandémie du Covid-19, j’avais déjà enregistré 5 ou 6 chansons, c’était en février, je devais revenir au mois de mars pour terminer l’album et faire des concerts, je n’ai pas pu revenir. Nous l’avons finalement finlisé l’année dernière.
Comment choisissez-vous vos musiciens ? Vous en changez souvent et en garder très peu.
Pour cet album, il y a Jean-Marie Ecay avec lequel je travaille depuis plus de 10 ans. Régis a aussi eu son mot à dire sur le choix des musiciens parce qu’il savait ce qu’il voulait entendre en studio, il a choisi les autres musiciens, Laurent Vernerey et Cicolas Viccaro.
Paris, c’est devenu comme une deuxième maison pour vous ?
Oui depuis 2006, la sortie de l’album Voodoo.
Du coup pourquoi ne pas vous installer à Paris finalement ?
Peut-être que ça va arriver à un moment donné. Ça serait plus facile pour organiser des tournées et pour travailler. Mais là je dois faire une grosse tournée au Québec avec cet album et le gros de la tournée en Europe se fera en 2025. Je suis partagée entre les 2 continents.
Dans cet album vous chantez beaucoup en anglais.
C’est ce qui fonctionne le mieux à l’international. Mais je chante toujours en français dans mes spectacles notamment au Québec, j’aime autant chanter en français qu’en anglais.
Nous avons parlé des musiques qui ont bercé votre enfance, qui reflètent votre œuvres, vous brouillez un peu les pistes.
Je réalise de plus en plus que je suis une chanteuse. Au début, on trouve normal qu’on vous colle une étiquette, mais lorsque je regarde mon parcours je me dis juste que je suis une chanteuse.
Sur le visuel de votre album, on vous voit sous différentes postures, comme des « flash-back », qu’est-ce que ça représente ?
Cette année je fête mes 30 ans de carrière, mon équipe et moi avons décidé de mettre toutes les photos des anciens albums. Le premier album date de 1994.
Comment est-ce arrivé ?
À cette époque j’habitais dans l’Ouest canadien, je devais avoir 22 ans, je travaillais avec une troupe de théâtre, je composais des musiques et on partait en tournée. Ensuite je suis venue à Paris où j’ai travaillé avec le groupe Carbone 14, ensuite j’ai démarré ma carrière solo en 1994.
Au bout de 30 années de carrière de quoi a-t-on encore envie ?
Cet album est sorti le 16 février et je travaille déjà sur de nouveaux projets. À l’occasion de mes 30 années de carrière paraitra l’album Greatest hits, où je reprends et réarrange tous les hits que j’ai enregistré. J’aimerai aussi chanter dans un film ou composer des musiques de films.
Vous avez participé au dernier album, Jazz avec l’orchestre national de jazz de Montréal, de Maka Kotto qui a été ministre au Québec, comment l’avez-vous rencontré ?
Nous nous connaissons depuis de nombreuses années, il m’appelait presque chaque semaine pour que je fasse un duo avec lui. Il est très gentil, très intelligent, c’est un gentleman et je ne pouvais le lui refuser. Nous avons interprété « Fever ». La session s’est très bien passé. C’est aussi un chanteur de gospel, il a travaillé il y a quelques année avec un groupe à Paris, c’est un vrai chanteur.
Revenons à Step Out, qui veut dire ?
Sortir de l’ombre pour entrer dans la lumière. Ça faisait presque 10 ans que je n’avais pas fait d’album. Mon rythme est d’en sortir un tous les 4 ou 5 ans mais à cause de la pandémie, le rythme a été cassé, il fallait donc que je sorte de l’ombre.
On se retrouve au festival de Jazz de Montréal ?
Rendez-vous le 2 juillet à Montréal.
Propos recueillis par Samuel Nja Kwa
Photographies : Mélanie Bernier