Alexia de Bruchard, Créativité, authenticité et ambitions

Après avoir obtenu un diplôme en management des entreprises et une expérience dans le milieu de commerce à Bordeaux, la franco-ivoirienne Alexia de Bruchard décide de rentrer en Côte d’Ivoire en 2005. Elle s’intéresse au mode de vie local et surtout aux tissus. Ainsi naitra assez rapidement, en 2009, la marque Aya de Cauville, qu’elle fonde avec sa mère Aya. Elle propose une gamme de vêtements pour femmes et pour hommes, ainsi que des accessoires et objets de décorations. Découverte.

Couleur Café : Vous êtes Ivoirienne et française, où avez-vous grandi ?

Alexia de Bruchard : Je suis née en France et j’ai grandi en Côte d’Ivoire jusqu’à mon baccalauréat. J’ai effectué mes études supérieures à Paris et j’y ai vécu quelques années avant de rentrer en Côte d’Ivoire en 2005

Ccouleur Café : Quel est votre parcours ?

Alexia de Bruchard : J’ai eu un diplôme en management des entreprises. Puis j’ai eu une expérience de 2 ans dans le milieu du commerce à Bordeaux et me suis lancée dans l’entreprenariat à mon retour à Abidjan.

C.C : Comment et quand avez-vous décidé de créer votre propre marque ?

AdB : En rentrant à Abidjan en 2005, je me suis rendu compte que les jeunes filles portaient le wax qui était réservé autrefois à nos mamans. Les coupes étaient plus modernes et la recherche de l’originalité était visible. C’était aussi le début de la prise de conscience par les jeunes africains de la nécessité de la valorisation de l’Afrique et de son peuple.

Ma mère avait 3 machines à coudre à la maison qu’elle n’utilisait pas, ainsi que de nombreux tissus achetés tout au long des années. Nous avons décidé de nous en servir pour coudre des boubous que nous avons vendu à notre entourage dans un premier temps. Le succès étant au rendez-vous, cela nous a donné l’envie d’aller plus loin : Avoir une entreprise, donner un travail à des couturiers et construire une histoire. C’est ainsi qu’en décembre 2008 nous participions à notre première exposition en tant que ligne de vêtement sous la marque Aya de Cauville et que nous intégrions au premier trimestre 2009 le premier concept store de vente de produits de créateurs africains à Abidjan.

C.C : Comment avez-vous trouvé le nom de votre marque ?

AdB : Issues d’un métissage entre la France et la Côte d’Ivoire, nous avons voulu rendre hommage à ces deux cultures qui nous définissent. Nous avons naturellement choisi pour le nom de notre marque le prénom Baoulé (ethnie du centre de la CI) de ma mère Aya et le nom de famille de mon grand-père Goubert de Cauville.

Pour la petite histoire, c’est ce même grand-père qui nous a appris la rigueur dans le travail, qui nous a donné l’amour de la qualité et la curiosité qui nous amène toujours plus loin. En effet, il était propriétaire de la bijouterie « Aux masques d’or » où ma mère a fait ses premières armes dans le design de bijoux et où j’ai fait les miennes en faisant la sieste derrière le comptoir.

C.C : Qu’est-ce qui vous inspire ? 

AdB : Nous puisons notre inspiration de notre culture, de nos tissus traditionnels et de tout ce qui nous entoure. L’Occident rencontre l’Afrique à travers le métissage des étoffes, des couleurs, des styles. Notre ambition est de contribuer à l’essor de la mode africaine dans le monde, et par-dessus tout, faire rayonner l’Afrique en faisant découvrir la richesse du tissage traditionnel. C’est un travail long et minutieux, qui mérite d’être mis en valeur.

C’est pourquoi très vite nous avons appris à teindre le coton et le synthétique. Et pour notre dernière collection « Origines » nous avons travaillé avec des tisserands pour créer des pagnes tissés avec nos propres motifs et couleurs. Pour aller encore plus loin dans la personnalisation de nos créations, nous avons l’ambition de créer nos collections de tissus qui serviront à fabriquer nos collections pour faire revivre et perdurer nos histoires, nos traditions et nos savoir-faire. 

C.C : Quelle est votre matière préférée ?

AdB : En vérité toutes les matières nous inspirent, mais si nous devions choisir un tissu ce serait le pagne tissé traditionnel, un tissu noble. Nous voulons faire (re)découvrir toutes les richesses du savoir-faire traditionnel et artisanal de nos « ainés » derrière lesquels se cachent bien plus qu’une simple étoffe servant à faire un vêtement. De la diversité des pagnes aux innombrables motifs en passant par le mélange des couleurs, l’Afrique authentique se raconte et se transmet à travers les tissus et leurs utilisations.

C.C : Vous dites faire du prêt-à-porter est-ce à dire que vous créez pour toutes les bourses ou que vous produisez en série ?

AdB : Nous produisons en petite série des vêtements prêt-à-porter qui sont vendus dans notre boutique et dans les boutiques partenaires. Nous habillons toute la famille avec des collections de qualité, durables par leur résistance aux lavages, confortables et portés avec fierté et assurance en toutes circonstances. Nous conseillons nos clients dans leur choix de vêtements en fonction de leurs goûts, leurs attentes et, proposons un service de retouche pour garantir des vêtements adaptés à leurs morphologies.

Nos prix varient entre 8000 francs cfa et 60000 francs cfa pour les vêtements et à partir de 1000 f pour les accessoires et la décoration.

C.C : Où trouve-t-on vos créations et quelle est votre clientèle ?

AdB : Notre cœur de cible va de la classe moyenne à la classe supérieure et nous visons les standards internationaux. Notre clientèle est particulièrement attachée à la qualité des matières utilisées et des finitions. En quête d’originalité équilibrant matières premières contemporaines et héritage culturel, elle recherche l’authenticité et l’originalité.

A Abidjan, vous pouvez trouver nos créations à notre boutique sise à Marcory, ainsi que dans 2 concepts stores de la place sis à Biétry et au Plateau.

Pour plus d’informations : facebook, instagram, afrikrea.com.

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