Kwame Brathwaite, des photos qui célèbrent la beauté noire

Nombreux sont celles et ceux qui ont vu ses images sans jamais savoir que le photographe afro-américain Kwame Brathwaite est celui par qui le concept de « Black is Beautiful » fut popularisé. « Inspiré par le panafricanisme de Marcus Garvey, Brathwaite a placé
la beauté noire au cœur d’un projet politique, esthétique et culturel. Ses photographies incarnent un mouvement d’émancipation fondé sur la reconquête de soi. » Son œuvre, présentée pour la première fois en Europe, est inspirante.

Originaire de Brooklyn, Kwame Brathwaite démarre sa carrière à la fin des années 1950. Les Afro – Américains revendiquent leur identité noire et africaine, c’est l’acceptation de soi. Cette acceptation passe par la mode, le jazz, le cinéma, la littérature, les arts plastiques.  L’Amérique est en pleine ébullition, c’est aussi la période des mouvements des droits civils. « Inspiré par les écrits du militant et nationaliste noir Marcus Garvey, Kwame Brathwaite, avec son frère aîné, Elombe Brath, a fondé l’African Jazz Arts Society and Studios (AJASS) et les Grandassa Models (1962). »

L’exposition présentée au Centre de la photographie de Mougins documente le monde Noir des années 1960 aux États-Unis, plus particulièrement à Harlem. On y découvre des images de mannequins noirs, notamment, celles des mannequins Radiah Frye, Grandassa et les membres fondateurs d’AJASS. Musicien de jazz à ses débuts, Kwame a aussi réalisé de nombreuses pochettes de vinyles des musiciens de jazz. Sans dévoiler l’ensemble de l’exposition qui se tient sur deux niveaux dans l’espace, on s’extasie face aux photographies de Stevie Wonder, John Coltrane, Abbey Lincoln, Max Roach, Miles Davis, Bob Marley, ou encore du boxeur Muhammad Ali, dont il était proche. L’implication du photographe dévoile son âme de  militant, dont la volonté de mettre en avant sa culture. 

Kwame Brathwaite s’est aussi rendu en Afrique, notamment au Ghana, où il a photographié les funérailles du Président Kwamé Nkrumah. À Gorée, l’île des esclaves au large de Dakar, il a immortalisé les Jackson Five autour de Joseph Ndiaye, le conservateur de la Maison des esclaves. Il fut aussi présent à Kinshasa pour le combat du siècle : Muhammad Ali – George Foreman. 

L’exposition est accompagnée d’une monographie préfacée par le photographe ainsi que d’un cahier d’art assez bien fournit et documenté produit par le centre de la photographie de Mougins. 

Ewané Nja Kwa

L’exposition est à voir au Centre de la photographie de Mougins jusqu’au 18 janvier 2026

Pour plus d’informations : https://centrephotographiemougins.com/ 

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