La cuisine cosmopolite de Cheffe FRÉDÉRIQUE NZOGHE

SNK

Originaire du Gabon, Femme de caractère, déterminée, Cheffe Frédérique, comme tout le monde l’appelle, fonctionne à l’instinct. C’est ce qui l’a emmenée à exercer le métier qu’elle a choisi et surtout à proposer une carte inédite. Afro-fusion. Nous l’avons croisée à Kigali, invitée à réaliser un cocktail pour une clientèle privée. Nous avons apprécié.

Couleur Café : Être chef (au féminin) en Afrique comment est-ce que c’est vu ? Comment êtes-vous considérée ?

Cheffe Frédérique : Comme on le sait, ce monde est exclusivement masculin. Les femmes cheffes sont comme une attraction, une nouveauté. On apporte un peu plus de finesse, un nouvel élan dans ce qu’on fait. Nous avons des cuisinières traditionnelles qui sont nos mamans ou nos grand-mères, aujourd’hui, voir des femmes évoluer dans ce milieu de manière professionnelle est innovant. Surtout en Afrique. Et ça fait du bien.

Couleur Café : Qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser ce métier ?

Cheffe Frédérique : C ’est une histoire assez bizarre. Je me suis retrouvée dans cet univers grâce à une amie. J’ai organisé son cocktail de fiançailles, 3 jours après, elle m’a exposée sur les réseaux sociaux, au bout d’une semaine j’ai reçu plein de demandes et de but en blanc je me suis laissée tenter. J’ai d’abord exercé en tant que traiteur, au fil du temps, j’ai commencé à avoir des doléances un peu plus précises : Des gens qui avaient besoin d’un chef privé pour des soirées bien précises. C’est de là où tout est parti.

C.C : Quelles sont les différentes étapes pour devenir cheffe cuisinière ?

C.F : Déjà, il faut savoir que je suis autodidacte. Je suis devenue cheffe grâce à ma communication, au travail, à mes créations. J’ai un parcours très atypique, je suis devenue cheffe au gré de ma clientèle et au vu des prestations que j’ai été emmenée à faire.

C.C : Est-ce à dire que vous avez abandonné votre côté traiteur ?

C. F : Non. Être traiteur est un autre corps de métier, c’est ce qui m’a révélée. Je suis devenue cheffe grâce à des clients, à un cadre très sélect, avec des besoins précis pour un petit nombre de personnes. Lorsqu’on est Cheffe on a une technique bien différente de celle d’un traiteur.

C.C : Quelle est la carte que vous proposez ?

C.F : A la base, je suis spécialisée dans l’afro-fusion : C’est un mélange de culture en partant d’une base, l’Afrique, ensuite on ramène l’Asie, l’Europe etc. dans nos assiettes. J’apporte des ingrédients nouveaux, très peu connus, de façon surprenante. Par exemple si je cuisine un mafé, je peux rajouter un peu de lait de coco, une noix de cardamome et ça devient quelque chose de revisité.

C.C : D’où vous vient l’inspiration ?

C.F : Ma cuisine est instinctive. Lorsque je vois des choses, je me dis pourquoi pas ? Ensuite je fais des tests. L’essentiel de l’afro-fusion est de redécouvrir des plats qu’on connait sous d’autres formes avec un autre goût sans qu’il ne soit dénaturé. C’est comme un métissage, on essaie de mettre ensemble différentes cultures. On ne dénature pas, mais on apporte un plus.

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