LA PÉPITE AFRO SOUL & JAZZ
Tiana Éwané porte en elle les couleurs de l’Afrique. Fruit d’une rencontre entre une maman malgache et un papa camerounais, la chanteuse, auteure compositrice afro soul et jazz, baigne dans la musique depuis sa tendre enfance. Après quelques années de scène et de rencontres, notamment avec l’auteur-compositeur togolo-gabonais Gwen Thomas, elle prépare un album personnel qui nous mènera vers une exploration de ses racines. Elle nous ouvre son cœur.
Couleur Café : Quel est ton parcours musical ?
Tiana Éwané : Je suis née au Cameroun et j’y ai grandis jusqu’à l’âge de 17 ans. Enfant, j’ai baigné dans un milieu musical. Mes parents écoutaient du jazz, de la soul, ensuite j’ai fait partie de chorales, notamment de gospel à Douala. À mes 12 ans, j’ai aussi fait du piano classique pendant quelques années. Lorsque je suis arrivée en France, j’ai suivi des études de commerce, la musique a continué d’être dans ma vie à travers les projets que je menais, que ce soit dans l’organisation de spectacles, de festivals. Mon premier travail a été chargée d’événementiel pour l’entreprise dans laquelle j’organisais des événements musicaux, c’est comme ça que j’ai rencontré des artistes et que je me suis dit que je voulais être de leur côté. C’est ainsi que j’ai décidé de tout quitter pour me lancer à 100% dans la musique.
Couleur Café : Est-ce que tu savais déjà quel type de musique tu voulais aborder ?
Tiana Éwané : Ma musique est afro-jazz, ça m’est venue assez naturellement, je voulais être proche d’une musique qui me faisait vibrer. Je suis allée naturellement vers des choses qui me plaisent, sans compromis.
Pour l’instant tu n’as pas encore d’album personnel
Non je n’en ai pas mais j’ai fait deux albums en duo avec Gwen Thomas, qui est un auteur compositeur originaire du Gabon et du Togo.
Tous les deux vous chantez souvent en anglais. Pourquoi ce choix ?
C’est la langue de la musique soul, et c’est une musique qui m’a beaucoup influencée. L’anglais c’était aussi le choix le plus facile. Actuellement je travaille sur un nouveau projet sur lequel j’ai choisi intentionnellement de chanter en d’autres langues, autre que l’anglais ou le français. Ça me permet de me reconnecter avec ses racines.
Qu’est ce qui t’inspire ?
Les expériences de vies des gens. C’est une démarche qui n’est pas facile à mener, ça demande beaucoup d’explorations, des façons de faire qui peuvent être différentes. Ça peut me venir par la mélodie ou par le texte, des thématiques par rapport ce qui m’entoure, un son, une odeur qui vont me rappeler quelque chose.
Entre l’idée qu’on attrape et celle d’en faire un morceau il y a plusieurs étapes, et ça prend plus de temps. Je n’en suis pas encore à l’étape où les morceaux prennent vie, comme j’en ai envie. Je suis en train de capter la matière.
Y-a-t-il un(e) artiste qui t’inspire ?
Il y’en a pas mal, surtout des femmes, parce que j’en suis une. Je suis inspirée par des artistes qui vont porter leur voix à travers le monde pas seulement parce qu’elles savent chanter, mais aussi parce qu’elles ont un message à faire passer, parce qu’elles ont des valeurs fortes qu’elles portent aussi bien dans leur quotidien que dans leur musique. Je pense à Angélique Kidjo, Alicia Keys. Il y a aussi Miriam Makeba, qui était une figure dans la lutte contre l’apartheid. Ce sont des femmes qui incarnent le changement et des valeurs qui me sont chères.
As-tu une âme de militante ?
Je suis inspirée par des personnes qui portent une voix pour défendre des choses qui leur tiennent à cœur. J’ai envie d’apporter de l’amour, d’incarner la liberté, le partage, la passion. J’ai une autre façon de vivre « mon combat ». Je suis pour la justice, l’amour et le partage. J’ai une autre manière de militer.
Tu écris des chansons, as-tu un projet d’album ?
Clairement oui, mais rien n’est encore défini, je suis en plein dedans, aucune date n’est arrêtée mais le projet est déjà lancé.
Tu fais aussi beaucoup de scène, quel plaisir en tires-tu ?
Le partage. Lorsque j’étais un peu plus jeune, j’étais timide dans le sens où je n’aimais pas me montrer ou allers vers les gens, j’ai alors décidé de faire un métier qui me challengerait tous les jours. C’est pour ça que j’ai choisi la musique.
Lorsque tu es sur scène, quel rapport entretiens-tu avec le public ?
C’est une relation qui se crée. C’est un moment, un voyage qu’on vit ensemble à travers lequel j’essaie de partager des histoires, de la musique et de vivre. Je rencontre des publics différents et c’est chaque fois des moments de vie unique.
Propos recueillis par Samuel Nja Kwa
Pour en savoir plus : https://tianaewane.com