UNE ÉTOILE NOMMÉE INYANGE

Née au Rwanda, Inyange vit en Belgique où elle a étudié le théâtre à l’académie des arts de Bruxelles en 2013. En 2017, elle fait ses premiers pas dans le drame « Asile » (Bint Sed Sprl), un court métrage réalisé par Abokor Ise. Elle tourne quelques pubs entretemps puis fait une apparition en 2019 dans la série télévisée dramatique « De Kraak » (The Bank Hacker), diffusée sur la chaîne nationale belge VTM.

Elle nous dévoile sa vision du cinéma, ses premiers pas dans le métier et son ambition. 

Comment définis-tu l’art dramatique ? 

L’art dramatique est une expression artistique par laquelle un récit est transmis via l’incarnation d’un ou plusieurs personnages, il est demandé à celles et ceux qui s’adonnent à l’exercice d’apprendre à maîtriser le lâcher prise.

Te considères-tu comme une actrice ou une comédienne ? 

Être actrice, c’est répondre à un appel plus grand que celui d’un métier, j’aimerais donc être vue en tant que telle.

As-tu une attirance plus pour le cinéma ou pour le théâtre ? Pourquoi ?  

J’aime le théâtre pour la richesse des textes ainsi que la discrétion dont jouissent les acteurs, mais je suis « accro » au regard subtil de la caméra. 

Te souviens-tu de ton premier casting ? Peux-tu nous le raconter ? Comment t’es-tu préparée ? 

Je me souviens parfaitement du moment, mais j’avoue avoir du mal à situer la période. Je sais que c’était bien avant que je décide de me lancer sérieusement dans l’art dramatique. Il s’agissait de l’adaptation d’un roman en long métrage, une histoire d’amour impossible entre deux jeunes d’origine et de classe sociale différentes. J’ai lu le livre et me suis rendue à Paris pour faire les essais. La directrice de casting était avenante et bien que n’ayant pas été retenue, j’ai su me servir de l’expérience pour composer le personnage de Marie dans ” Unkuatshishe  Lelu”.

As-tu un modèle au cinéma ou au théâtre ? 

J’en ai plusieurs en effet, mais pour éviter une liste trop exhaustive je résumerai à Denzel Washington.

Tu as fait une apparition dans la série Tv belge intitulée “De KRAAK” (The Bank Hacker). Quel rôle as-tu interprété ? 

J’étais Aaliyah, la femme de Souleymane (Claude Musungayi), dans la scène, il me rejoint au pays par surprise après une longue absence.

Peux-tu me faire un pitch de la série ? De quoi est-il question ? 

Il s’agit d’un groupe de « scammers » dont Souleymane est issu, ils mettent en place un plan qui leur permet de « hacker » le système de transfert digital des banques. L’un des personnages principaux, joué par le talentueux Claude, décide d’allouer une partie de son butin à la construction d’une école en Afrique. Je suis la femme de ce braqueur philanthrope. J’y ai vu une continuité du film « Belly ».

Y-a-t-il des rôles que tu aimerais jouer ? Ou que tu refuserais ? 

J’aime les histoires complexes, remplies de profondeur, je pense qu’il n’y a rien de plus ennuyant que l’évidence, le cinéma nous permet de tout dire sans trop en faire. Je refuse les projets que je considère humiliants.

Qu’est-ce qu’un projet complexe ? Un exemple ? 

Les histoires qui surprennent, où la narration ne se résume pas à un transfert d’informations censées nous aider à comprendre ce dont il est question. Je sais de quoi je parle, je le faisais beaucoup au début quand j’essayais d’écrire des scénarios, je m’en éloigne de plus en plus heureusement. Je suis convaincue de la nécessité de laisser au spectateur l’occasion de deviner, de participer, sans tout dévoiler, un peu comme dans une scène d’amour.  Il y a une différence entre observer et épier, comprendre et afficher. L’exemple qui me vient en tête est le remarquable « A beautiful mind », qui s’inspire d’ailleurs d’une histoire vraie.

Et Qu’entends-tu par projet humiliant ? 

Tout  ce qui est rabaissant, pour moi, mon peuple ou l’humanité de manière générale. J’ai également du mal avec le manque de nuance ou d’esprit.

Pourquoi ? 

Car je n’y vois aucun mérite. 

Quelle est ton ambition ? 

Progresser, encore et toujours, défier l’impossible, sans me perdre au passage. Travailler en France, jouer à Londres, conquérir l’Amérique et revenir chez moi, en Afrique.

As-tu des projets pour l’Afrique ?

Je reçois des propositions ci et là pour des films, des séries ou encore des événements mais n’étant pas encore représentée, c’est à moi de faire le tri. J’ai, par ailleurs, pris contact avec des réalisateurs de chez moi (Ndlr : Rwanda) dont les œuvres me touchent. 

Start typing and press Enter to search