Yannick Noah s’enjaille à Sully
Lorsqu’on navigue sur le site de Yannick Noah, on ne peut qu’être accroché par cette phrase : « Yannick Noah est le seul sportif à avoir jamais réussi une reconversion musicale. » En effet, le tennisman chanteur est un phénomène hors du commun. À 63 ans, il développe une énergie incroyable. Il danse, saute, court sur la scène, de long en large et donne au public autant qu’il reçoit. Il a longtemps été la personnalité la plus aimée des français. La preuve.
Installé au Cameroun depuis 2017, il a produit La Marfée, son nouvel album. Le mois de juin marque le début de sa longue tournée en France.
Vendredi 23 juin, 21 heures. C’est au festival de musique de Sully et du Loiret, qui fête sa 50ème édition, qu’on le retrouve. Le public, nombreux, est déjà en place dans ce parc entouré de verdure, qui fait face à un château. Le temps de se restaurer sur les stands de frites, de crêpes et de sandwisches, les musiciens s’installent sur scène et lancent une première chanson. Coiffé d’un chapeau, vêtu d’une chemise blanche, un t-shirt kaki et d’un pantalon en lin rayé blanc, les pieds nus, le chanteur attend le signal pour faire son entrée sur scène. Il est accueilli par une foule de cris et d’applaudissements. L’artiste est dans son élément, il enchaîne les tubes : Les Lionnes, La voix des sages, Angela, Saga Africa. Le public, composé de plusieurs générations, semble connaitre toutes les chansons. Il l’accompagne et chante à tue-tête. Il est loin le temps où Yannick chantait devant 20 personnes. Aujourd’hui, 3000 personnes sont venues l’applaudir. « Vous connaissez le Cameroun ? » lance-t-il. « Vous êtes tous invités à Etoudi ! ». Il poursuit en souriant : « Vous prenez un vol sur Air France, mais ça coûte une blinde. »
Il s’offre un bain de foule et serre des mains sur son passage. Le public est ravi. Bientôt la fin du concert, le temps d’un rappel, il entonne Saga Africa, qu’il mixe avec Soul Makossa. Hommage au regretté Tonton Manu Dibango. Sans passer par sa loge, le chanteur saute dans la voiture qui l’attend à l’arrière de la scène. Retour à Paris.
Samuel Nja Kwa
Photographies de Alice Mohen