ALUNE WADE

Un artiste, tout simplement

Alune Wade a toujours été entouré de musiciens. Il apprend très tôt la musique grâce à son père, directeur musical de l’Orchestre national du Sénégal, qui lui donne des cours de solfège. Multi-instrumentiste, il choisit la basse en jouant ses premières notes sur celle de Samba Laobé Ndiaye, le bassiste du chanteur Ismaël Lô. Quelques années plus tard, il accompagne de nombreux artistes Sénégalais. Touré Kunda, Ismaël Lô notamment. Sa progression est remarquable. Lorsqu’il arrive en France, Alune est sollicité par de nombreux artistes dont Jo Zawinul, Cheick Tidiane Seck, Paco Sery, Blick Bassy, Aziz Sahmaoui, Marcus Miller.  Fort de son expérience, il sort Sultan, son cinquième opus. Rencontre.

Comment est né l’idée de Sultan, ton nouvel album ?

Sultan illustre mon expérience musical, mon parcours. Depuis que je suis arrivé en France, j’ai rencontré beaucoup de musiciens. C’est le fruit de tout ce que j’ai récolté depuis Mbolo (2006), Ayo Nene (2011), Havana Paris Dakar (2015) et African Fast Food (2018). Sultan est mon cinquième album.

Un cinquième album qui a une saveur orientale…

J’ai aussi reçu une éducation tournée vers l’Orient, le Sénégal n’est pas loin de la Mauritanie, nous avons cette culture qui vient du Maghreb, il y a des échanges entre les pays d’Afrique du Nord et les pays d’Afrique subsaharienne, j’ai toujours été fasciné par cette culture musicale. Dans mes compositions on peut entendre un côté Mandingue, ainsi que Maghreb ou Oriental. C’était aussi le but de cette création.

Comment as-tu trouvé ce titre ?

Il s’agit d’un concept. Lorsque je prépare un album, j’écris mes textes, je compose ma musique. Après avoir cuisiné, je lui attribue un nom. 

Comment l’as-tu composé ?

J’ai effectué plusieurs voyages pour cet album. Je l’ai composé chez moi, il a été enregistré entre New York City, Dakar, Tunisie et Paris. J’ai pas mal de compositions, il y en a que j’ai déjà joué sur scène. Comme je l’ai dit, j’ai rencontré différents artistes qui m’ont influencé et j’essaie de trouver l’équilibre. Lorsque j’ai décidé du concept du projet, je savais à qui j’allais faire appel. Pour Sultan, j’avais 40 compositions, j’en ai retenu 12.  

Peux-tu nous raconter comment tu t’es retrouvé en Tunisie ?

J’ai vu une annonce, j’ai fait un dossier et mon projet a été retenu. Je suis allé en résidence à l’Institut Français de Tunis, je recherchais des sonorités un peu spéciales, je voulais explorer musicalement le terrain Tunisien. J’ai collaboré avec le chanteur tunisien Mounir Troudi et des percussionnistes locaux.

Tu as de nombreux invités : Bobby Sparks, Lenny White, Christian Sands, Paco Sery, Cyril Atef, je ne peux pas tous les citer, que du beau monde.

J’ai sollicité leur talent, leur style de jeu, leur couleur. J’ai longtemps été fasciné par le jeu de Paco Sery, celui de Harold-Lopez-Nussa, Christian Sands ou Cyril Atef, ils ont tous des parcours différents donc des jeux différents. Ce sont des artistes qui ont fait le tour du monde, qui ont aussi leur propre expérience. Il me fallait leur touche pour embellir cet album.

Qu’as-tu envie de nous dire à travers cet album ?

Sultan parle des rencontres, de l’apprentissage, du voyage. Aussi de l’envie d’apprendre auprès des autres. Il parle de mon histoire depuis que je suis arrivé en France, de mes rencontres et de mon expérience en tant que musicien.

Es-tu le sultan de la basse ?

C’est le nom que porte de ce nouvel opus. Moi je suis un artiste, tout simplement.

Album: Alune Wade, Sultan, Yellowbird Records 2022

En concert :

28 mai 2022, Gare de Dakar (SN)

29 mai 2022, Biennal Dak’Art à Dakar (SN)

02 juin 2022, Nouakchott, Mauritanie (MRT)

04 juin 2022 Saint-Louis Jazz Festival (SN)

11 juin 2022 Grand Bassam (CIV)

16 juin 2022 New Morning, Paris (Fr)

23 juin 2022 Festival International de Sfax

25 juin 2022 Institut Français de Tunis

10 juillet 2022 North Sea Jazz Festival, Rotterdam (NL)

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