Anna Djigo, l’art contemporain accessible aux enfants

Sénégalaise, née à New York, diplômée de communication et relations publiques de la New York University, Anna Djigo vit à Abidjan. Maman et passionnée d’art, elle partage cette passion avec ses enfants et publie Noa découvre l’art, son premier ouvrage. Rencontre.

Comment est venue l’idée de ce livre ?

Le livre NOA DECOUVRE L’ART est un projet né de ma passion pour l’art et de mon désir de partager toute la richesse de cet univers avec les enfants – ceux que j’aime à appeler mes « amateurs d’art en devenir ». Avec une intention particulière, celle de valoriser les créations contemporaines d’Afrique, du Monde Noir.

J’ai grandi dans une famille où la Culture a toujours eu une place prépondérante, où les Arts du Monde Noir ont toujours été célébrés, dans une approche inclusive, ancrée dans la notion de partage. 

Aussi, ayant évolué au sein d’univers multiculturels dès mon plus jeune âge (Sénégalaise, je suis née à New York et j’ai grandi entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire, ponctués des séjours annuels au Sénégal et en France), la particularité de mon parcours de vie a participé à construire en moi une forte conscience identitaire.

La ville de New York tout particulièrement, avec sa floraison de galeries et de lieux artistiques en tous genres, m’a offert un espace propice à l’exploration, à la découverte de créations pluridisciplinaires. Grandir dans une ville aussi vivante, aussi créative, aussi mixte et aussi libre, a eu un impact indéniable sur mon rapport au monde, à l’art, ma propre personne.

Ce livre revêt donc une intention double : celle d’introduire le sujet Art aux enfants et dans le même temps, la volonté affirmée de leur permettre d’avoir, dès leur plus jeune âge, des références artistiques plurielles, avec un accent particulier sur celles d’Afrique, du Monde Noir. 

Le monde de l’art est un univers si riche en promesses pour un enfant, si important pour nourrir son imaginaire et la sphère de ses connaissances ! Face à l’offre limitée en matière de supports véritablement inclusifs, l’idée d’intégrer cette notion de lien identitaire au sujet m’a particulièrement séduite. C’est ainsi qu’est née la collection Arts et Découverte de Soi, que je propose à travers la création des Editions Hybrid. Pour ce premier titre, Noa découvre l’art, j’ai eu le plaisir de bénéficier de l’adhésion d’artistes exceptionnels et du soutien de la Galerie Didier Claes, de la LouiSimone Guirandou Gallery et de la Fondation Donwahi pour l’art contemporain.

Comment parler d’art contemporain avec ses enfants ?

Le sujet art peut en effet sembler très vaste, très complexe, pour un enfant d’un certain âge. L’approche au sujet est donc essentielle. Afin d’affiner la mienne, en tant qu’éducatrice sur le sujet, j’ai effectué une formation qualifiante du MOMA de New York (Museum of Modern Art), dans le souci d’acquérir une technicité complémentaire à mes acquis.

Ma volonté était de créer un cadre propice à la création d’un lien au sujet, matérialisé, ici, à travers le personnage de la petite Noa qui découvre l’art – l’occasion pour nos jeunes lecteurs, d’en faire de même, à travers son regard. Il y a ensuite le langage aussi bien écrit que visuel. Les textes se veulent accessibles. Le graphisme, épuré et en écho au texte et aux œuvres présentées, a vocation de traduire cette esthétique propre à celle de l’art contemporain. Le juste équilibre étant de pouvoir mêler l’univers-enfant à celui, plus sophistiqué du sujet. 

L’introduction au sujet à travers les œuvres d’artistes Africains est essentielle, car riche d’une si belle promesse : celle d’une génération d’enfants qui auront l’avantage d’avoir des références culturelles plurielles. Des enfants qui citeront aisément Ousmane Sow et Auguste Rodin, Andy Warhol et Malick Sidibé, et David LaChapelle.

Les illustrations sont de Stéphane Cuxac, comment avez-vous travaillé?

En symbiose parfaite ! Stéphane a la particularité d’avoir une belle polyvalence-métier dans les univers créatifs et une sensibilité naturelle à la question de la célébration des Cultures Noires. Ces sensibilités que nous partageons ont favorisé une collaboration très fluide car il a tout de suite cerné mes attentes pour la création du personnage de Noa. Et toute l’importance qu’elle revêt d’un point de vue identitaire. Ce projet marque d’ailleurs notre première collaboration.

Noa, est-ce un nom fictif pour le livre ou celui que porte ton enfant ?

C’est le prénom de ma fille aînée ! C’est en effet Noa qui a été l’inspiration première de ce projet. Ce livre est né de la volonté de pouvoir partager cette passion pour l’art avec elle.

Quel regard porte-elle sur ce livre ?

L’émerveillement  car elle s’est reconnue. Un joli moment d’émotion pour moi, en tant que maman. Noa est encore très jeune, pour pleinement apprécier ce livre (elle a 3 ans et demi). Je me réjouis à l’idée de l’expérience qu’elle vivra, de ce qu’elle ressentira lorsqu’elle sera en âge de le lire toute seule. Je le perçois déjà à travers les réactions de mes petits lecteurs, de leur enthousiasme pour le sujet, et de la joie partagée, dont me font part leurs parents.

Quels sont les artistes que tu as sollicités ?

Pour ce premier titre de la collection, les enfants découvrent l’art avec Noa, à travers les œuvres de  Nù Barreto, Joana Choumali, Issa Diabaté, Ernest Dükü, Franck Ezan, Obou Gbais, Paul Sika  et Dominique Zinkpè.

A travers leurs contributions, ils s’inscrivent de façon immuable dans la mémoire culturelle de tous les enfants. C’est un tel bonheur de voir ces enfants aujourd’hui citer les noms d’artistes africains comme références premières au sujet.

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