De la poésie en musique
Nonthuthuzelo Puoane aka Tutu Puoane est Sud-africaine. Installée en Belgique depuis 2004, elle ne cesse de tourner entre l’Europe, l’Amérique et l’Afrique du Sud. Son dernier opus, Wrapped in rhythm est un recueil de poème mis en musique. Une idée lumineuse née de sa rencontre avec la poète Lebo Mashile, en 2014. Découverte.
Vous êtes chanteuse, actrice, danseuse, vous avez le sens de l’humour. Où puisez-vous toute cette énergie ? Qu’est ce qui rythme votre vie ?
L’air frais, la santé en général, ma famille, mes amis et surtout, la musique. De la bonne musique. C’est tout ce dont j’ai besoin.
Est-ce pour cela que votre album s’intitule « wrapped in rhythm » ?
Les poèmes proviennent d’un recueil de poème intitulé « In A Ribbon of Rhythm » de Lebo Mashile. L’expression « Wrapped In Rhythm » apparaît dans l’un des poèmes du recueil, c’était un titre parfait pour cet opus, ainsi que les poèmes que j’ai chantés.
Pouvez-vous nous présenter Lebo Mashile ?
Lebogang Mashile est poète, militante féministe, artiste, comédienne, auteure de pièces de théâtre, voix off et présentatrice de télévision. C’est une femme tout à fait phénoménale.
Comment l’avez-vous rencontrée ?
Nous nous sommes rencontrées il y a environ 10 ans, en 2014, à Johannesburg. Je l’avais invitée à venir voir un spectacle que je donnais dans un club de jazz de la ville. Elle est venue et je lui ai parlé de mes projets, j’avais envie de mettre son travail en musique. Elle a été extrêmement gentille et généreuse, nous sommes devenues de bonnes amies au cours des dix dernières années.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans sa poésie ?
Sa poésie a résonné en moi d’une manière très profonde. Je me suis retrouvée et j’ai retrouvé mon peuple dans ses poèmes.
Vous reconnaissez-vous dans son écriture ?
Tout à fait. J’ai eu l’impression qu’elle avait ouvert mon âme, mes sentiments et mes idées sur de nombreux sujets.
Comment avez-vous travaillé la mise en musique de son œuvre ?
Sa poésie est tellement musicale. Je pouvais entendre Joni Mitchell, Sade et Laura Mvula chanter ses mots. J’ai donc commencé par enregistrer toutes les mélodies qui me venaient.
Est-ce la lecture des poèmes qui vous a suggéré les mélodies ?
Oui, sans aucun doute. J’ai eu l’impression que les mots écrivaient la musique et que je n’étais qu’un vaisseau pour la faire ressortir.
Lorsque j’écoute votre musique, je pense beaucoup plus à un genre de blues, très africain, qu’au jazz. Peut-être est-ce dû au fait que vous vivez loin de l’Afrique du Sud ?
Je suis très influencée par de nombreuses musiques. Le jazz est par défaut le genre auquel la plupart des gens veulent identifier ma musique. Mais je suis heureux que vous entendiez d’autres éléments, et pas seulement du jazz. Je ne cherche pas à créer un style de musique particulier. Je suis plutôt le courant et les sons qui m’influencent à un moment donné.
Cet album est le premier volume, nous avons hâte d’écouter le prochain volume.
Je suis également impatiente de découvrir le volume 2. Ce sera avec le célèbre Metropole Orchestra et des arrangements de mon cher ami Bert Joris. Cela va être énorme. Le son est incroyable. Nous l’avons déjà enregistré, cet album est incroyable.
Aurons-nous la chance de vous voir sur les scènes françaises ? Parisiennes ?
Je serai au Son de la Terre à Paris le jour de mon anniversaire, le 31 mai 2024, alors venez et apportez du gâteau. Ce serait bien de me trouver un bon agent français pour pouvoir tourner en France.
Propos recueillis par Samuel Nja Kwa