Le parcours sans faute d’Aimée Akakpo Toulan

 Itinéraire d’une actrice autodidacte

La Togolaise Aimée Akakpo Toulan est le visage de la série Oasis. Lorsqu’on aborde les larges rue de Lomé la capitale, son regard, sur les affiche 4×4, nous invite à en savoir plus. C’est ce qui a poussé notre curiosité. Découverte.

Couleur Café : Comment a commencé cette aventure artistique et quels sont les différents arts que vous pratiquez ?

Aimée Akakpo Toulan : J’ai commencé par le cinéma en 2015-2016, j’étais « guest » dans des séries télévisées qui sont passées sur TV5 Monde ; je fais également du théâtre, de la musique lyrique, j’écris et je réalise.

C.C : Raconte-nous la première série dans laquelle tu as joué

A. A. T. : La série s’appelle « Zêm », saison 2. Elle parle des Zêmidjans, qui sont des taxi-motos que l’on trouve à Lomé. Mon rôle tournait autour d’eux, je jouais celui d’une passagère hystérique qui avait un chien que le « Zêm » maltraitait. 

C.C : Est-ce facile d’entrer dans ce type de personnage ?

A. A. T : On dit souvent que je suis un peu folle. J’ai trouvé ce rôle assez amusant. Je suis sortie de ma zone de confort pour mettre en avant mon brin de folie.

C. C : As-tu suivi des cours de théâtre ou de cinéma ?

A. A. T : Non. Je suis autodidacte. J’ai suivi des cours de droit, puis récemment j’ai fait un master en théâtre. J’ai commencé en regardant les séries, les films, c’est comme ça que j’ai appris.

C. C : Mais qu’est ce qui t’a attirée vers « l’acting » ?

A. A. T : J’aimais tout ce que je voyais. Surtout les films américains, les séries. À l’époque, je ne savais pas que pour réaliser un film ou une série, il fallait suivre un scénario. J’étais souvent « bluffée » du fait que l’acteur ou l’actrice savait toujours quoi répondre à la personne en face. Lorsque j’ai su, j’ai compris comment ça fonctionnait. Je pense que tout ça vient aussi de mon enfance : Avec mes parents, nous regardions souvent des films westerns qui passaient souvent à la télévision, à la Radio-Télévision Ivoirienne. Il y avait aussi des dessins animés et de la musique. 

C.C : Tu as parlé de la musique lyrique, tu as plusieurs cordes à ton arc, peux-tu nous en dire plus ?

A.A.T : La musique lyrique est apaisante. Ma voix convient à cette musique. À une certaine époque, lorsque je faisais partie d’une chorale, ma voix n’était pas très appréciée, mais j’ai persisté.

C .C : Tu as aussi joué dans un docu-fiction qui parle du Roi Béhanzin

A.A.T Oui, en 2017. J’avais le rôle principal, celui de l’une des amazones du royaume, Sukuon, qui était aussi la fille d’un chef de village. Ce docu-fiction parle des amazones du roi Béhanzin du Bénin. C’est une production anglaise. Je joue dans la partie film fiction et dans la partie documentaire, des spécialistes et même des personnes de la famille proche du roi, sont interviewés.  

C.C : Lorsqu’on démarre une carrière en autodidacte, est ce qu’on se rend compte par la suite de ses lacunes ?

A.A.T : Il y quelques années, lorsque j’ai revu ce que j’avais fait, j’ai vu plein de choses qui ne m’ont pas plu, je me suis dit que je pouvais faire mieux. L’année dernière, lors du tournage de la saison 2 de la série « Oasis », nous avons eu un coaching de plus de 3 mois. Ce qui m’a permis de mettre en place certaines bases et qui fait qu’aujourd’hui j’en ressens l’effet dans mon jeu. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre mais je ne me plains pas. Je continue d’apprendre et je n’envie pas ceux ou celles qui ont appris dans les plus grandes écoles. Pour preuve, j’ai reçu des compliments de directeurs de casting.

C.C : Tu vis en Afrique, je sais que ce n’est pas facile d’être informé(e) de tout ce qui se passe dans le cinéma, comment es-tu au courant des projets de films ou de séries, des castings ?

A.A.T : En ce qui concerne les castings, je vais souvent m’informer sur les sites Internet, sur les pages, les réseaux sociaux des sociétés de production. Parfois je suis directement contactée pour passer un casting. On peut aussi me demander une « self-tape ». Il faut toujours être prêt(e).

C.C : En Afrique, il n’y a pas d’agent, c’est souvent compliqué, ça n’aurait pas été mieux si tu avais un agent ?

A.A.T : Nous avons beaucoup de lacunes en Afrique francophone. Tous les métiers ne sont pas pris en considération, pourtant c’est un domaine où on gagne de l’argent. La situation des agents en Afrique est assez déplorable. Je n’en ai pas vraiment, j’aimerai en avoir, ça aurait été plus facile d’avoir un agent qui cherche des contrats. Nous le faisons nous-même et ce n’est pas toujours évident. C’est plus pratique d’avoir un agent qui fait le travail et qui te cherche des rôles un peu partout dans le monde. Au Togo, je ne connais pas d’agent, dans d’autres pays d’Afrique, je n’en connais pas non plus.

C.C : Tu n’es pas qu’actrice, tu écris aussi. Comment ça se passe de ce côté ?

A.A.T : En 2020-21, J’ai remporté une bourse d’écriture qui consiste en une résidence d’écriture pour mon court-métrage. J’ai été lauréate de la jeune création francophone. Je me suis rendue en France pour une résidence d’écriture qui a durée 15 jours. 

En 2019, j’ai eu une expérience de première assistante réalisatrice et en 2020-21, j’ai été cheffe costumière, j’ai aussi été script et cheffe-opérateur. Je continue d’apprendre. Une petite surprise, je fais « du stand-up » également. 

C.C : Revenons sur la série Oasis dans laquelle tu as le rôle principal.

A.A.T : C’est l’histoire d’une jeune fille, Essé Wilson, qui est une jeune dame qui se rend dans un complexe immobilier pour faire de l’espionnage industriel. Lorsqu’elle s’y rend, elle tombe sur son ex -copain, qu’elle a largué quelques années plus tôt de manière pas très sympa. L’histoire tourne autour d’eux ainsi que des locataires du complexe, qui sont tous aussi loufoques et intéressants les uns que les autres. Mystère, vengeance, amour etc. C’est une série à regarder tous les dimanches à 17h45 sur Canal+ pop. Sinon on peut se rattraper sur l’application mycanal. 

C.C : Combien d’épisodes ?

A.A.T : Il y en a 20 par saison. Chaque épisode dure 26 minutes. Nous venons de terminer la saison 2. Je vous invite à regarder la regarder.

OASIS

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